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Réalisation de "masques-visières" pour les hôpitaux

Aide du lycée Janot de Sens contre le Covid-19

lundi 13 avril 2020, par Raphael_ALLAIS

Dès aujourd’hui sont livrées à l’hôpital de Sens des visières réalisées au lycée Janot grâce à la mobilisation des enseignants des filières technologiques et de BTS.

L’épidémie de Covid-19 sévit sur tout le territoire. Face à l’urgence sanitaire, le lycée Janot de Sens a souhaité participer à l’effort « COVID » via la réalisation de matériel de lutte contre le virus. Matériel qui n’est pas en nombre suffisant face à l’ampleur des besoins des hopitaux et des personnels soigants.

Après avoir contacté l’Agence Régionale de Santé puis le centre hospitalier de Sens, un bilan a été fait avec le responsable biomédical, M. Nicolazo, qui a indiqué les besoins urgents des équipes soignantes : plusieurs pièces tel que des adapateurs pour les masques de plongée sont déjà en fabrication mais il souligne un besoin urgent de « masques visières » (300 unités pour les hôpitaux du nord de l’Yonne).

C’est sur ce constat que cinq enseignants, le responsable biomédical de l’hôpital, l’inspecteur, le proviseur et le directeur délégué aux formations industrielles du lycée se sont réunis le 3 avril dernier en vidéo-conférence afin de mettre en place le projet en retenant deux modèles parmi cinq et trois techniques de fabrication possibles.

Impression 3D

Tout d’abord, six imprimantes 3D provenant des filières STI2D (Sciences et Technologies de l’Industrie et du développement Durable), Sciences de l’Ingénieur et de BTS CPI (conception de produits industriels) ont été mobilisées le soir même. La fabrication de pièces a lieu au domicile de trois des enseignants. Cette technique de fabrication, assez longue mais maitrisée par les enseignants de ces filières, est avantageuse grâce au grand nombre d’imprimantes disponibles sur le territoire. Elle pourrait être relayée par une trentaine de « makers ». Le modèle doit être validé ce jour, ce qui devrait permettre la fabrication de 20 à 30 pièces /jour minimum par le lycée).

Découpe laser

Une technique plus rapide est la découpe LASER dans du plexiglass de 5 mm. Les deux machines de BTS plasturgie et de STI2D du lycée général et technologique ont été mobilisées. Après validation du modèle par l’hôpital, la production a été lancée lundi dernier. L’utilisation intensive met les machines à l’épreuve. Toutefois, 200 masques ont été réalisés en trois jours. (La limite étant l’approvisionnement en matière première).

Masques réalisés à partir de modèles fournis au centre hospitalier par l’UTBM (Université de technologie de Belfort-Montbeliard)

Injection plastique

Une troisième piste est envisagée : la réalisation de pièces injectées par la filière plasturgie à partir d’une empreinte de moule conçue et réalisée par les enseignants de la filière outillage du lycée. Cette démarche industrielle prend habituellement 3 semaines ; les enseignants essaient de réduire ce delai à 8 jours par leur expertise notamment en réutilisant des éléments existants. Cette technique permettrait de produire des milliers de pièces rapidement à moindre coût au lycée ou chez un industriel partenaire.

La fourniture de visières par un distributeur local n’étant pas possible avant le 26 avril, cela a un intérêt. Les compétences spécifiques des enseignants de STI2D et de BTS CPI, Plasturgie et CPRP pour l’étude de moules sont mobilisées, tout en assurant la continuité pédagogique pour leurs élèves, apprentis et étudiants.

Logistique

L’équipe de direction du lycée a facilité les aspects logistiques grâce aux personnels présents tout en veillant au respect absolu des gestes barrières, notamment par la mise à disposition de solution hydroalcoolique fabriquée au lycée dans les laboratoires.

Les premiers essais concluant ont permis d’approvisionner momentanément hôpitaux et clinique de la ville. Toutefois, de nombreuses demandes ont afflué. Ce succès contraint les responsables du projet à prioriser ces demandes (Epad, médecins et infirmières libéraux) et à les limiter géographiquement au nord de l’Yonne. L’arrivée future de l’injection plastique permettrait d’élargir cet éventail à d’autres métiers plus ou moins exposés.

L’inspection pédagogique de sciences et technique industrielle de l’académie tient à remercier l’engagement de la direction du lycée et des filières technologiques ainsi que l’ensemble des professeurs qui ont mis à profit dans un temps très court leurs compétences et donné de leur temps pour cette démarche solidaire.

D’autres lycées de l’académie de Dijon et enseignants de technologie qui disposent d’imprimantes 3D ont également participé à cette solidarité, en témoigne ce récent article pour le secteur du Creusot.